Santé

L'objectif de la start-up bruxelloise Superzero est de réduire drastiquement l'utilisation de plastique pour la distribution des liquides, qui aujourd’hui repose encore essentiellement sur le plastique à usage unique. Ce modèle a des conséquences dramatiques pour la planète et ses habitants. Il en résulte également un gaspillage annuel de valeur de 70 à 100 milliards d’euros, car cet emballage n'est utilisé qu'une seule fois.

Arthur Peemans et Olivier Potvin ont donc développé un nouveau modèle de distribution en vrac, qui garantit aux consommateurs qu'aucun plastique à usage unique n'est utilisé dans la distribution et l'utilisation de leurs liquides. Ce modèle est composé de 2 boucles logistiques reliées entre elles par le distributeur en vrac Eco-tap : (i) la boucle d'approvisionnement utilisant des jerricans réutilisables et (ii) la boucle de consommation avec des bouteilles réutilisables. Les distributeurs automatisés de produits liquides Eco-tap peuvent distribuer jusqu’à 4 produits différents.

Superzero permet un impact positif significatif sur l'environnement : réduction des déchets, des émissions de CO2, de la consommation d'eau et de pétrole brut. En outre, cette solution est simple pour le commerçant comme pour le consommateur et est produite en Belgique (tant les distributeurs que les liquides).

Limitée dans un premier temps aux produits ménagers domestiques (lessive, détergent), leur technologie pourra facilement être adaptée à d'autres liquides (huiles, savons corporels). Arthur et Olivier proposent aujourd’hui aussi, via leurs distributeurs automatiques, du gel hydro-alcoolique.

En Belgique, 1 femme sur 3 et 1 homme sur 4 de plus de 50 ans souffrent de fuites urinaires. Jusqu’il y a peu, ces personnes utilisaient exclusivement des serviettes jetables qui représentent un coût énorme, à la fois pour leur portefeuille mais également pour l’environnement. Chaque jour, le marché des protections urinaires jetables génère des tonnes de déchets.

En 2017, Hans Versmissen - économiste, 34 ans, originaire de Vosselaer - lançait Entusia afin de proposer des sous-vêtements élégants et réutilisables pour les fuites urinaires légères. Derrière ce produit, Entusia souhaite briser le tabou autour des fuites urinaires et redonner confiance et dignité aux personnes qui en souffrent. Les sous-vêtements Entusia sont fabriqués à partir de bambou et Tencel, des matériaux soutenables qui assurent une très bonne absorption, confort et discrétion. Ces matériaux ainsi qu’un traitement antibactérien permettent au produit (culottes et slips) d’être lavé au moins 60 fois, pour un budget final divisé par 3 par rapport au jetable! Entusia estime à plus de 100 tonnes, le volume de déchets évités grâce aux ventes de sous-vêtements Entusia réalisées depuis 2,5 ans.
Dans peu de temps, Entusia fusionnera avec ‘My add On’, start-up créée par Marie Van den Broeck -Ingénieur industriel en Design, 26 ans, originaire de Aalst (produit-phare : MySleeve pour béquilles) afin de proposer ensemble davantage de produits innovants dans le secteur des soins de santé et de grandir vers l’international.

Hans Versmissen indique ce que le prêt subordonné convertible du Fonds SE’nSE lui permettra de réaliser : « Entusia aspire à augmenter son impact positif sur l’environnement. Ceci en élargissant sa gamme de produits et en se lançant à l’international. Par ailleurs, la visibilité offerte par le Fonds SE’nSE permettra à Entusia de faire connaître davantage ses produits, de briser davantage les tabous liés à l’incontinence et d’ainsi élargir sa base de clients, permettant dès lors de diminuer l’usage de serviettes jetables au profit de sous-vêtements réutilisables et d’ainsi considérablement diminuer le volume de déchets ».

La Clinique Saint-Pierre innove avec la démarche "Hôpital en transition" en coordonnant la mise en oeuvre de techniques novatrices pour diminuer son impact environnemental. L'objectif de la démarche est quadruple: favoriser les technologies réduisant les besoins énergétiques ou matériels, développer de nouveaux outils, démontrer le rapport coût/bénéfice favorable sur le long terme, être exportable vers d'autres hôpitaux.

Différentes initiatives sont en cours d'implémentation, tels qu'un prototype de station d'épuration des eaux usées ou l'élimination progressive du plastique de la chaîne de restauration.

Le mouvement des initiatives de transition : moyen privilégié pour promouvoir la santé ?

Le travail de Pauline Minguet s’inscrit dans le cadre des initiatives de Transition et, plus particulièrement, dans le cadre de l’impact de celles-ci sur la santé des habitants qui y sont impliqués. Profitant de l’émergence d’un de ces projets dans sa propre commune (Aywaille, province de Liège), l’étudiante a initié une recherche empirique auprès de 28 personnes dont la moitié impliquée dans celui-ci. Elle a d’abord étudié leur profil ainsi que les facteurs psychosociaux influençant leur participation (ou non). Sur base de leurs réponses à des questions ouvertes, elle a mis en évidence les éléments qui favorisent ou freinent tant l’intention de participer que la participation effective à cette initiative. Cette étude de besoins a mis en évidence, notamment, la difficulté de la population d’établir des liens entre la qualité de son environnement et sa santé. Pour s’impliquer davantage, les individus ont besoin de plus de preuves de l’efficacité de l’action environnementale. L’étude a aussi permis de formuler une série de pistes pour promouvoir l'action environnementale dans le contexte de la promotion de la santé. L’accent a été mis sur la nécessité d’une plus grande hétérogénéité sociale dans les initiatives de Transition.