Materiaux & Déchets

Jean Jacobs, étudiant en Sciences Biomédicales  à l’UCLouvain, et Harold Lechat, diplômé en marketing, en formation agricole dans une ferme en permaculture - coachées au Start.LAB à Bruxelles- sont les co-fondateurs de PeeCycle.

PeeCycle a développé un engrais à base d'urine, une ressource riche en nutriments tels que le phosphore, l'azote et autres oligo-éléments essentiels aux plantes. L'urine, récoltée auprès d'entreprises spécialisées, est traitée afin de pouvoir être épandue sur tous types de plantations de particuliers puis, à terme, d’agriculteurs, réduisant la dépendance de ces derniers aux producteurs d'engrais industriels.

Grâce à la récupération des nutriments et l’utilisation d’urinoirs sans eau, PeeCycle permet de diminuer la quantité d’eau traitée dans les stations d’épuration, d’éviter l’eutrophisation (prolifération d’algues) des cours d’eau due à une concentration trop importante de nutriments dans les eaux usées, et enfin de revaloriser un déchet pour le transformer en ressource durable. S’affranchir des engrais chimiques industriels permet de réduire la pression sur les ressources minières et les émissions carbone liées à leur production et leur transport. Cela réduit également les risques pour la santé des utilisateurs. A terme, le procédé pourrait enfin offrir un avantage économique à des cultivateurs en zones arides.

Jean et Harold : "La bourse va nous permettre de mettre sur pied une première ligne de production, de faire homologuer notre produit auprès des laboratoires agréés pour le lancer sur le marché."

PeeCycle remporte une bourse de 5.000€.

Lola Brousmiche, diplômée en Ingénieur civil en chimie et science des matériaux à l’Université de Mons et Nathan Pletinckx, étudiant en Ingénieur de gestion à l’UCLouvain FUCaM Mons - coachés par StudentLab à Charleroi - ont conçu Waste End.

Waste end a pour but de valoriser les déchets alimentaires avec deux bénéfices majeurs : la réduction du gaspillage et la production d'énergie verte. Par un procédé de "biométhanisation", le dispositif de Waste end dégrade les déchets organiques pour les transformer en biogaz ainsi qu'en un engrais naturel. Cette solution permet aux petits "producteurs" de déchets alimentaires du secteur de la restauration et des collectivités de valoriser leurs déchets sans recourir à un prestataire externe.

D'après une étude de Bruxelles Environnement, 124 tonnes de CO2 pourraient être évitées en traitant 1.000 tonnes de déchets de cuisine en biométhanisation à la place de l'incinération. C’est le résultat qui pourrait être obtenu par 180 établissements qui utiliserait Waste End pendant un an. Les utilisateurs seront impliqués et contribueront à sensibiliser aux enjeux du zéro déchet : transferts de connaissances et bonnes pratiques, outils pédagogiques et propositions d’activités pour enseignants. Enfin, Waste End vise à l’écoconception de son dispositif, et favorise une économie de fonctionnement (location) plutôt qu’un modèle reposant sur l’obsolescence programmée.

Lola et Nathan: "Cette bourse va nous permettre de développer un prototype plus complexe pour une collectivité. Ce prototype sera monitoré par le biais de capteurs pour que nous puissions analyser son rendement et l’impact de la variation de certains paramètres sur celui-ci. Nous nous servirons des données et des retours des utilisateurs pour améliorer et optimiser le produit. Nous utiliserons cette première installation pour la promotion de notre produit et services." 

Waste End remporte une bourse de 5.000€.

Luna Wallyn, étudiante en Commerce extérieur à l’EPHEC et Chloé Turbang, étudiante en Communication appliquée  à l’ IHECS - coachées par le Start.LAB à Bruxelles - ont conçu BOBO. 

BOBO a pour ambition de récupérer les déchets de l'industrie alimentaire du poisson, en particulier les peaux, qui sont tannées de manière naturelle afin de les transformer en accessoires de mode. BOBO souhaite offrir une alternative au cuir traditionnel en créant un produit durable, local et d'économie circulaire.

BOBO s’inscrit dans une logique d’upcycling, en faisant d’un déchet un produit de mode (bracelets, tabliers, sacs à main, etc). Alors que le cuir traditionnel est une industrie mondialisée extrêmement polluante, les concepteurs veillent à réduire l’impact sur l’environnement de chaque étape du processus. Les peaux récoltées à Bruxelles seront transformées en France, par un processus de tannage 100% végétal.

Chloé et Luna: "Nous avons créé BOBO pour sublimer une matière oubliée. Ce projet nous permet de porter nos valeurs et de les partager. L’éthique, le social, le local, le fait-main et surtout la valorisation d’un déchet. L’expérience entrepreneuriale nous donnes chaque jour de nouveaux défis et de belles opportunités. Faire exister un projet, un effort de tous les jours mais une victoire quotidienne. Cette bourse va permettre de donner vie à notre idée. De nous perfectionner dans le développement du produit grâce aux outils les plus adaptés pour parvenir à proposer un produit longtemps imaginé."

BOBO remporte une bourse de 5.000€.

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Toute construction implique l’excavation du terrain. Les terres extraites sont difficiles à stocker et leur transport est polluant. Chaque année à Bruxelles et en Flandre, 22,5 millions de tonnes de terres sont ainsi excavées, dont 75% ne sont pas polluées. Ces terres finissent pour 40% dans des circuits non-circulaires comme la construction de routes, et pour 60% stockées comme déchets dans des carrières.

ll y a un an Ken De Cooman - architecte, 35 ans, originaire de Dendermonde - et Nicolas Coeckelberghs – architecte, 33 ans, originaire de Bruxelles - lançaient à Bruxelles BC materials. Cette start-up a vu le jour suite à BC Architects & Studies, un bureau bruxellois d’étude et d’architecture spécialisé en limon et construction circulaire, cofondé déjà par Ken et Nicolas. BC materials s’emploie à donner aux terres de déblai de chantiers une seconde vie, en rétablissant une logique circulaire et locale. L’équipe de BC materials transforme les terres de déblai en matériaux de construction de terre crue, tels que des briques en terre comprimée (BTC), des enduits et du pisé. Ces matériaux au bilan carbone neutre assurent une atmosphère saine dans le bâtiment et sont très économes en énergie grise. Après utilisation, ils peuvent retourner à la terre ou être réutilisés à des fins identiques, dans un processus circulaire continu.
En Région de Bruxelles Capitale, BC materials opère à Tour & Taxis dans une infrastructure fixe et protégée afin de fabriquer des produits prêts à l’emploi, mais la start-up offre également un service sur mesure en se déplaçant sur chantier pour une production in situ dans le reste de la Belgique. De ce fait, l’infrastructure et la logistique de BC materials restent toujours près des ressources, minimisant ainsi au maximum les transports.

Ken De Cooman précise pourquoi BC materials a posé sa candidature pour un prêt subordonné convertible du Fonds SE’nSE : « Dans la phase de commercialisation dans laquelle nous nous trouvons, afin d’atteindre nos groupes-cibles, nous pensons que ce prêt de 50.000 € du Fonds SE'nSE dispose de l’ampleur, du timing et de la flexibilité dont nous avons besoin pour un financement à moyen terme. Nous accordons aussi beaucoup de valeur au réseau ainsi qu’à l’expertise et le feedback que le Fonds SE'nSE peut nous apporter ».  

Szandra Gonzalez - diplômée en Sciences de Gestion, Communication et Education, 34 ans, de mère hongroise et de père chilien, habitant à Bousval, Genappe depuis 8 ans – a lancé en 2016 en Brabant wallon la coopérative à finalité sociale, Little Green Box qui propose une boîte repas pas comme les autres. En effet, la boîte, qui contient tous les ingrédients ainsi que les fiches recettes pour préparer vos repas en famille pour les quatre soirs de la semaine propose exclusivement des produits locaux, biologiques et de saison. Les recettes sont choisies pour pouvoir être préparées avec l'aide des enfants, et Little Green Box tend également vers le zéro déchet: les produits sont livrés en vrac, en pot en verre ou dans des sacs en lin. La boîte précédente est remise à la réception de la nouvelle, le matériel étant nettoyé et remis dans la boucle. Ce n’est pas moins de 18.000 contenants à usage unique qui ont ainsi été évités au cours de l’année 2018. La boîte repas est livrée à domicile ou en point d’enlèvement. Coopérative à finalité sociale, Little Green Box offre la réinsertion sociale de travailleurs et propose des ateliers de sensibilisation au zéro déchet et à l'alimentation durable en entreprise.

Szandra Gonzalez souligne ce que le prêt subordonné convertible accordé par le Fonds SE’nSE permettra à Little Green Box de réaliser: « Grâce au Fonds SE’nSE nous pourrons encore davantage nous professionnaliser et ainsi atteindre une part de marché significative. Nous souhaitons investir dans une chambre froide de 12 m2, dans le « branding » de nos contenants et lancer notre concept de « batch cooking ». Nous pourrons également atteindre une plus large cible de clients et accroître nos ventes ; ce qui nous permettra au final de créer une activité durable ».

Cyréo est une coopérative à finalité sociale implantée à Gembloux depuis 2015. Son objectif : créer de l’emploi pour des personnes éloignées du marché du travail… en apportant une réponse à des problématiques environnementales. Elle a ainsi mis en place un centre de réutilisation de petit électro, un atelier de valorisation de bâches publicitaires et un service d’appui à la gestion durable des cimetières. Son personnel comprend 4 salariés et 7 ouvriers qui bénéficient d’un parcours d’insertion professionnelle individualisé.

Tablettes, smartphones, écrans plats : un outil d'achat pratique pour lutter contre l'épuisement des ressources.

Avec l'émergence des smartphones, tablettes et autres écrans plats, les technologies dites "nouvelles" de l'information et la communication (TIC) connaissent un essor sans précédent depuis une bonne dizaine d'années. Ces nouvelles technologies ont cependant des impacts considérables sur les matières premières, notamment métalliques. Le travail de David Junot a consisté à mettre au point un indicateur de durabilité relatif aux métaux rares intervenant dans la fabrication de ces équipements. L'étudiant a d'abord dressé la liste exhaustive des métaux critiques concernés. Il a ensuite appliqué une liste de critères de durabilité à ces métaux : durée de vie du produit, énergie consommée lors de l'extraction et criticité. Ce dernier critère a pris en compte non seulement le poids économique respectif de chaque métal, mais aussi divers risques liés à des difficultés d'approvisionnement (production minière monopolistique, taux de recyclage bas, substitution difficile, etc.). L'indicateur mis au point par David Junot accorde à chaque équipement une note graduelle allant de 0 à 10. David Junot l'a appliqué au smartphone, à la tablette tactile et à l'ordinateur portable, mettant en évidence le caractère plus problématique de certains métaux : palladium, tantale, indium et, dans une certaine mesure, cobalt. Associé au constat de non-respect des droits de l'homme (problématique dite des "minerais du sang"), ces conclusions plaident en faveur d'une sobriété matérielle plus appuyée des TIC.

Usitoo est une bibliothèque d'objets d'un genre nouveau qui propose une solution d'emprunt d'objets simple, économique, durable, sans caution et avec livraison de proximité. Choisir d’emprunter des objets que l’on utilise moins de 10 fois par an plutôt que de les acheter, cela permet d’éviter la surconsommation, car qui dit emprunter dit moins d’achats et moins de déchets. Usitoo se charge de l’entretien et de la réparation des objets. Le dépôt de Usitoo contient des millers d’objets, des robots ménagers au matériel de fêtes en passant par les équipements sportifs. La coopérative prête ces objets en échange d’un abonnement mensuel et la livraison se fait dans des lieux de dépôt à proximité du client.

Véritables "non-objets", les emballages de calage, qui accompagnent et protègent les produits tout au long de leur transport, sont plutôt méconnus et déconsidérés. Ils sont soit parfaitement adaptés à l'objet véhiculé, mais alors impropres à tout autre usage et perdus pour le réemploi, soit de petite taille et multi-usages (de type "chips de mousse") mais alors très peu écologiques et difficilement recyclables (polystyrène). Après avoir retracé les grandes lignes de l'histoire de l'emballage de transport, Ophélie Gérard a mis au point un module d'emballage basé sur l'air, baptisé "Futai" en référence à la mythologie japonaise. Composé de deux matériaux thermocollés (papier et acide polylactique - un plastique "végétal" souvent à base d'amidon), il a l'avantage d'être gonflable et dégonflable à volonté, donc d'occuper peu de place "au repos", d'être léger et étanche, mais aussi réutilisable, entièrement recyclable et biodégradable. D'un coût modeste, il se prête à toute forme d'utilisation et de personnalisation (logotype, adressage, etc.) y compris par les particuliers et les PME, notamment dans le cadre du commerce électronique.