Agriculture & Rural Affairs

L'association La Ferme du Chant des Cailles est établie depuis 2012 au cœur du quartier social Le Logis à Watermael-Boitsfort. Sur un terrain d'un peu plus de deux hectares, elle rassemble divers projets d'agriculture urbaine. Écologie et participation y sont les maîtres mots.  

Les habitants du quartier sont à l'initiative d'un jardin collectif et du projet Quartier durable, qui entend renforcer la cohésion sociale dans le quartier en organisant des activités ludiques. Dans le jardin collectif, les habitants peuvent pratiquer une activité de loisir saine et bon marché, dans une atmosphère agréable et détendue. Ce jardin favorise en outre la transmission de la connaissance des plantes et de la nature, qui se perd souvent dans le contexte urbain.

Ce terrain accueille aussi diverses activités professionnelles : des cultures maraîchères et un élevage de moutons avec production de fromage. Les produits sont commercialisés via le modèle GASAP (Groupe d'achat solidaire de l'agriculture paysanne). Enfin, des ateliers pédagogiques sur les plantes médicinales sont aussi organisés.

Jardiner collectivement, c’est le principe aussi simple que puissant qui soutend le projet “Samentuinen” (jardiner ensemble, ndt) du Vereniging voor Ecologisch Leven en Tuinieren (Velt). Velt fournit des conseils et soutient les personnes et pouvoirs publics qui veulent créer ou développer des jardins collectifs. A ce jour, l’association soutient une trentaine de jardins en Flandre, dans lesquels 360 familles sont actives. Les jardins collectifs sont bénéfiques pour l’écologie, la cohésion sociale et la solidarité.

Sans engrais artificiels

Un jardin collectif est d’abord un jardin écologique. « Nous utilisons du compost et des méthodes naturelles pour lutter contre les maladies et les parasites. Pas d’engrais ni de pesticides, donc, qui ont une lourde empreinte écologique et qui polluent le sol», indique Jan Vannoppen, Directeur du Velt. Un jardin collectif, c’est un projet local ; la chaîne du producteur au consommateur est donc fortement raccourcie. Cela veut aussi dire plus d’aliments liés aux saisons et moins de déchets d’emballage. De plus, une haie et des fleurs sauvages transforment un jardin en un lieu d’accueil pour les abeilles, les coccinelles et les oiseaux.

Devenir zen

« Souvent, les personnes ont un emploi qui les stresse, tandis que d’autres n’ont pas de travail. Jardiner ensemble est alors une façon de s’épanouir», explique Jan Vannoppen, « ou de devenir tout simplement calme et zen ». Le public qui participe à un jardin collectif est très mélangé : du ménage à double revenu avec enfants, jusqu’aux jeunes pensionnés. Les jardins sont aussi des lieux pour organiser des fêtes de voisinage ou simplement pour bavarder. De même, les personnes économiquement ou socialement fragilisées ou celles issues de l’immigration ont leur place et travaillent dans un jardin. Ainsi, un jardin collectif contribue à la cohésion sociale. L’administration communale y participe généralement.

Autonomie

Pour créer un jardin collectif, les participants se rencontrent lors de deux ou trois réunions de démarrage. Dès le début, les groupes locaux sont soutenus par Velt. L’organisation forme aussi des volontaires chargés d’aider pratiquement les participants à jardiner. Le but poursuivi est de rendre un jardin collectif autonome après 1 à 2 ans.  « Un jardin collectif se rattache à l’idée de transition : les personnes veulent contribuer localement à une société plus sociale et plus écologique », indique Jan Vannoppen. « En outre, le projet montre qu’ici, l’économie c’est plus que l’économie de marché. Ce que l’on cultive soi-même, il ne faut plus l’acheter au supermarché. »

Zoé Gallez est diplômée en droit et en gestion d'entreprise et a également suivi un master en microfinance. Riche d'une expérience en tant que juriste, notamment au sein de l'Agence-conseil spécialisée en économie sociale, comme assistante à l'UCL, et très engagée dans le monde associatif, elle travaille depuis 2013 chez Terre-en-vue. Cette coopérative a pour but de préserver les terres agricoles en Belgique francophone pour une agriculture durable. Concrètement, la coopérative rassemble l'épargne citoyenne locale et acquiert des terres agricoles pour les mettre à disposition de projets qui visent à produire des aliments de qualité, distribués aux populations locales, dans le respect de la terre et de l'humain.

Julie Hermesse est anthropologue de formation. Elle travaille à l'UCL au laboratoire d'anthropologie prospective  et est chargée de recherche au FNRS. Elle est également membre du GIRAF (Groupe Interdisciplinaire belge de Recherche en Agroécologie). Les recherches de Julie Hermesse portent sur les pratiques plus résilientes que des agriculteurs développent ou remettent en place face aux phénomènes hydro-météorologiques forts, tels que les ouragans, exacerbés par les changements climatiques. Elle a mené ses recherches au Guatemala, à Cuba, aux Philippines et depuis 2014 en Belgique aussi. L'originalité de ses recherches est d'allier ces thématiques d'ordre environnemental avec un regard anthropologique. Ainsi, Jullie Hermesse ne se limite pas aux pratiques mises en place, mais elle adresse également les questions de sens ("qu'est-ce que l'ouragan signifie pour les populations?") et de transmission des pratiques.

Sa thèse doctorale "L'ouragan Stan : quand des glissements de terrain dévoilent des transformations environnementales et culturelles. Ethnographie d'une municipalité de l'altiplano mam du Guatemala", défendue en 2011 au Laboratoire d'anthropologie prospective de l’UCL a été nominée au Doctoral Thesis Award for Future Generations en 2013.

Philippe Baret est Ingénieur agronome.

Professeur ordinaire à l’UCL, il y enseigne la génétique et l’analyse des systèmes. Son groupe de recherche est orienté en priorité sur des dimensions méthodologiques dans des domaines aussi divers que la bioinformatique, la diversité génétique et l’agroécologie. Au sein de l’UCL, Philippe Baret a été co-pilote de la Task Force Développement Durable. Il est également membre du Conseil fédéral de Biosécurité et expert auprès de l’EFSA (European Food Safety Authority). Il est une des chevilles ouvrières du Certificat inter-universitaire "Agroécologie et transition" et est représentant facultaire du Comité permanent de la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale.

Très engagé dans une réflexion sur le rôle de l’agroécologie comme alternative à l’agriculture industrielle, Il a co-fondé et présidé notamment le groupe de contact FNRS GIRAF (Groupe Interdisciplinaire belge de Recherche en Agroécologie). Il est enchanté par le regard critique sur le monde qu'il découvre auprès de ses étudiants, associé à une volonté d'agir et de se rendre utile et un souhait de rigueur et d'efficacité. Très engagé dans les débats qui parcourent la société civile, il anime notamment un site sur l'agroécologie.

« Chaque produit frais que nous mangeons apporte de la valeur à un système économique et à un bassin d’emploi en dehors de Bruxelles. Voilà pourquoi Eco-Innovation veut stimuler la production locale et diminuer les maillons de la chaîne de production. » (Frédéric Morand, administrateur-délégué d’Eco-Innovation).

Créée par des scientifiques et des ingénieurs agronomes ayant un intérêt pour le développement durable, Eco-Innovation installe depuis 2009 des potagers dans des zones urbaines désaffectées. Jardiniers amateurs et professionnels s’y rencontrent pour cultiver de manière écologique des fruits et des légumes locaux de haute qualité et y faire revivre les espèces oubliées.

Solutions durables pour stopper la dégradation des ressources en eau des villes des pays en développement

Cette thèse étudie la gestion des ressources en eau, dans les villes des pays en développement, en proie à une urbanisation anarchique. Elle met en évidence les facteurs à l'origine de la gestion approximative de leurs ressources en eau et développe une stratégie cohérente pour une gestion rationnelle et durable de l'eau. L'étude a été menée dans le bassin versant de l'Abiergué à Yaoundé (Cameroun) et repose sur une démarche holistique et participative, découlant d'une combinaison des approches "Gestion Intégrée des Ressources en Eau " et "Ecosystème et Santé humaine".

l en ressort que des facteurs d'ordre historique, politique, économique, social, environnemental et mésologique ont structurés une gestion des ressources en eau marquée par de nombreuses lacunes et contraintes. Le faible accès à l'eau potable et à l'assainissement, les inondations, l'endémicité des maladies hydriques, la pollution des eaux... contribuent à la paupérisation des ménages et freinent le développement des villes.

A travers différents scénarios,  l'étude propose des actions concrètes qui intègrent l'éducation, l'amélioration du service de collecte et de traitement des déchets et leur gestion efficace, l'aménagement de l'espace urbain, tout en prenant aussi en compte les aspects sociaux et fonciers.

Le moulin de Hollange risquait de disparaître si Dominique Delacroix ne s'y était pas intéressé. Tombé amoureux du lieu et du cadre, ce directeur de recherche et développement dans l'industrie des biotechnologies rachète le moulin en août 1991 et se lance pour défi de repositionner l'entreprise artisanale de meunerie-boulangerie dans le marché de niche des farines et pains d'épeautre dépourvus de tout adjuvant. Très vite, ces produits de qualité séduisent et l'on vient aujourd'hui de tout le Bénélux dans la petite boulangerie de Hollange installée au cœur du site, et d'où l'on peut découvrir les coulisses de fabrication.

La haute valeur santé et gustative des produits, on la doit à une sélection rigoureuse des céréales indigènes, ainsi qu'à un travail de recherche scientifique mené sur l'épeautre en collaboration avec l'UCL et le C-RAW. Le moulin hydraulique, lui, fonctionne comme autrefois, faisant appel  à la force de la rivière de la Strange. Dans l'atelier, Jocelyne, Christophe et Emmanuelle, chevilles ouvrières de la petite entreprise, ont connu des difficultés d'intégration avant d'être formés et de s'épanouir dans ce lieu paisible au métier de « maitre artisan apprenti ».

Au total, une douzaine de personnes tournent autour de cette entreprise alternative fonctionnant sans subside mais en étroite collaboration avec le FOREM, l'AWIPH, le CEFA et les centres de recherche agronomique : à côté des producteurs de céréales et des maîtres artisans apprentis, un réseau de compagnons boulangers ont bénéficié du savoir-faire de la maison pour créer leur propre emploi d'artisan à Liège, Bruxelles ou dans le Brabant Wallon.

Une belle réussite économique et sociale qui a permis de soutenir financièrement un ambitieux projet environnemental le long de la Strange et de l'actuel Ravel entourant le moulin: l'arrachage des épicéas de fond de vallée, la plantation de 25 hectares de feuillus sur ses coteaux et la création de multiples plans d'eau lagunaires ont contribué à la restauration de l'écosystème et du paysage.

Avec une production hebdomadaire de 1200 kg de pains et un chiffre d'affaires de 400.000 euros, le moulin de Hollange est aujourd'hui dans les mains d'Adrienne qui a pris la relève de son père, après 4 années de coaching afin d'apprendre les multiples facettes de la fonction. Son défi ? Poursuivre le développement de l'entreprise tout en conservant l'esprit qui en fait sa force, à savoir: la confection de produits de qualité issus de recherches scientifiques dans un lieu paisible où l'humain et l'environnement sont au cœur des préoccupations.