Environment

MareVivu est une association corse spécialisée dans la lutte contre la pollution plastique en Méditerranée. Elle s‘engage également dans la préservation de la biodiversité marine. Soutenue en 2019 pour son projet  « Mission CorSeaCare » par le Fonds Aether pour les Générations Futures, via l’appel à micro-initiatives du partenaire BeMed, le Fonds a décidé de continuer à soutenir l’organisation dans le cadre de son nouveau projet de recherche intégrée, « RIPARU 2025 ».

Bien que la Méditerranée ne représente qu’1% des mers et océans, on y retrouve près de 18% de la biodiversité globale. C’est aussi l’étendue marine la plus impactée par la pollution plastique en raison de sa topographie de « mer fermée » ainsi que de l’intensité du transport maritime et des activités industrielles voire touristiques.

Par son projet, l’association environnementale souhaite mettre en place une démarche et une vision de « recherche-action » intégrée en poursuivant différents objectifs :

•    L’identification des principales sources de pollutions plastiques ;
•    L’intégration de la problématique au sein des enjeux du territoire corse ;
•    La mobilisation et la formation de réseaux d’acteurs ;
•    Le soutien aux acteurs impliqués dans la lutte contre les pollutions plastiques sur le territoire corse ;
•    Faire du territoire un projet pilote en matière de la lutte contre les pollutions plastiques (réplicabilité des actions au sein d’autres territoires)

Ce projet est coordonné par l’association MareVivu, en collaboration avec trois partenaires clés : la Station de Recherches Sous-marines et Océanographiques, l’entreprise de production Olmu Productions et l’association Sbuleca Mare.

L’association Palana Environnement souhaite valoriser et préserver les écosystèmes marins et terrestres. Pour ce faire, elle fait usage de moyens et techniques innovants dont la mise en place d’une démarche collaborative entre les différents acteurs français sensibilisés aux enjeux de la mer.  

Depuis quelques temps, les gorgones (espèce endémique et essentielle tant pour la vie sous-marine que pour les humains) en Méditerranée sont menacées par la pêche professionnelle et récréative, la plongée sous-marine ainsi que les mouillages des navires. Elles sont en effet souvent arrachées par les ancres, filets ou fils de pêches.  

Réel écosystème, les gorgones jouent un rôle important dans la biodiversité. Regroupant plusieurs arbres sous-marins, elles forment de véritables forêts animales servant à la fois d’habitat protecteur, de garde-manger et de nurserie pour de nombreuses espèces.

L’objectif du projet poursuivi par l’association est de contribuer à la restauration de cet environnement fragilisé et d’accroître les connaissances sur l’écologie de ces invertébrés sessiles via :

•    La prospection des sites impactés en plongées sous-marine ;
•    La récolte des colonies arrachées ;
•    Des sorties en mer servant à replanter des colonies ;
•    Des études scientifiques pour suivre l’évolution des colonies dans le temps ;
•    Des supports de communication et la participation à des évènements de sensibilisation.

Le développement d’un protocole de restauration et le suivi de ces expérimentations sont primordiaux pour la survie de cette espèce. Par ailleurs, afin de contribuer à une restauration écologique à plus grande échelle, l’association souhaite partager les résultats de ses recherches avec les gestionnaires d’aires marines protégées et des clubs de plongées dans le cadre de projets écocitoyens et de sciences participatives.  

Régulariser les contrôles de qualité des eaux de surface en Wallonie

Pierre Ledent part du constat selon lequel, malgré diverses améliorations, les contrôles de qualité des eaux naturelles wallonnes ne font pas l’objet d’un suivi suffisamment optimalisé, notamment parce qu’ils sont tributaires de méthodes de prélèvement de terrain quelque peu archaïques et d’un réseau complexe de ponts et de passerelles. Sur base de rencontres de professionnel·le·s, d’observations in situ et d’une étude des procédés utilisés dans les régions et pays voisins, il a proposé la conception d’un drone marin répondant à diverses exigences techniques, économiques, sociales, etc. Après une étude des coûts de production, il a rédigé un cahier des charges et réalisé des plans techniques dans le but de développer un prototype fonctionnel du drone. Pour offrir un meilleur service aux préleveurs, il a également créé une application mobile et un manuel. Permettant des gains de temps substantiels, ce drone vise à multiplier le nombre de visites quotidiennes et, de là, à mieux connaître l’état de nos fleuves, rivières et plans d’eau.

A télécharger : Mémoire Pierre Ledent (PDF)
Intervention de Pierre lors du webinaire, à partir de 01:11:35

Changing environmental subjectivity: a case study on a deliberative mini-public

Tyane Storme a voulu savoir dans quelle mesure la participation à des processus de délibération citoyenne façonnait la subjectivité environnementale d’individus lambdas. Pour ce faire, elle a appliqué la grille de lecture définie par le politologue indo-américain Arun Agrawal à la conférence citoyenne sur le milieu marin organisée fin 2020 au Danemark par le Danish Board of Technology. Elle a mené des interviews semi-directives auprès de 8 des 14 citoyen·ne·s danois·es non-expert·e·s impliqué·e·s dans ce processus, de même qu’auprès de 2 de ses organisateur·rice·s. Son travail a permis de démontrer que ce genre de rencontre augmentait sensiblement tant la perception des problèmes relatifs à l’environnement marin par les participant·e·s que leur degré d’engagement, mais selon des intensités et des formes très variables. Il a aussi permis d’identifier les obstacles et les questions qui subsistent à propos de l’émergence d’une intelligence environnementale collective aboutissant, in fine, à des décisions réellement inclusives et originales.

A télécharger : Mémoire Tyane Storme (PDF)
Intervention de Tyane lors du webinaire, à partir de 00:04:28

La protection des relations avec la nature dans l’expérience néo-zélandaise pour modifier notre regard sur le droit de l’environnement

Basé sur une approche interdisciplinaire (droit, philosophie, anthropologie), le travail de Pierre Walckiers questionne la perspective naturaliste qui, en distinguant la nature de l’humanité, caractérise la conception ontologique de la nature en Occident et, de là, le droit de l’environnement. En mobilisant Bruno Latour et Philippe Descola, l’auteur analyse les failles du naturalisme, notamment la perpétuation d’une vision colonialiste au nom d’un universalisme impérialiste. Il propose ensuite une alternative : le « droit des relations », destiné à protéger non pas seulement la nature mais toutes les relations que l’être humain peut entretenir avec elle. Il confronte ce cadre théorique à la loi Te Awa Tupua votée en mars 2017 par le parlement néo-zélandais, qui accorde la personnalité juridique à un « tout indivisible » liant le fleuve Whanganui, la communauté maorie et divers éléments physiques et métaphysiques. Il explique enfin que ce prisme juridique est mobilisable dans d’autres systèmes juridiques, par exemple le droit belge (accès à la terre, etc.).

> A télécharger : Mémoire Pierre Walckiers (PDF)
> Intervention de Pierre lors du webinaire, à partir de 43:08 :

Les modèles agricoles wallons à l’horizon 2045-2099 : les atouts de l’agroécologie face aux changements climatiques.

Mathieu Delandmeter a comparé les performances agronomiques, alimentaires et environnementales de trois systèmes agricoles sur la période 1985-2009. L’un est le business as usual (cultures majoritaires en zone limoneuse en Wallonie et utilisation de fumier), l’autre est vegan (ni élevage, ni fumier), le dernier repose sur l’intégration cultures-élevage (recours notamment aux prairies temporaires). Il a ensuite étudié, par le modèle STICS, l’évolution des trois systèmes dans l’hypothèse des deux scénarios d’évolution climatique définis par le GIEC : RCP4.5 et RCP8.5 (2045/2069 et 2075/2099). La singularité de son approche est d’avoir pris en compte des indicateurs bien plus larges que le strict rendement des cultures : souveraineté alimentaire, bien-être des consommateur·rice·s, auto-suffisance, transport de marchandises, résistance au stress hydrique et thermique, teneur en carbone dans le sol, etc. Au final, les trois systèmes verraient les rendements globaux augmenter mais dans une proportion très variable et avec différents impacts et adaptations face aux changements climatiques.

> A télécharger : Mémoire Mathieu Delandmeter (PDF)
> Intervention de Mathieu lors du webinaire, à partir de 00:22:45 :

Montée des eaux, migrations climatiques... Une fiction post 2050 pour mieux conscientiser la population belge

L’art est une voie efficace de sensibilisation aux enjeux de montée des eaux et de migrations climatiques. Tel est le pari du travail de Marie Maréchal qui, dans un premier temps, a exploré la psychologie du changement et la perception de la population belge face aux enjeux environnementaux. Artiste et plongeuse sous-marine, elle a ensuite mis au point un dispositif basé sur le son et l’image, mettant en scène les conséquences d’un scénario postapocalyptique scientifiquement plausible dans une Europe d’après 2050. Ce dispositif est présenté dans un espace confiné évoquant la condition de réfugié climatique. Si l’accroche initiale est volontairement émotionnelle, elle a pour but ultérieur d’emmener le spectateur et la spectatrice vers un meilleur degré de conscientisation et, ensuite, vers l’adoption à long terme de comportements pro-environnementaux en harmonie avec ses valeurs et ses convictions propres. Baptisé « Vestiges submergés », le dispositif devrait être présenté au public en situation réelle courant 2022.

> A télécharger : Mémoire Marie Maréchal (PDF)
> Intervention de Marie lors du webinaire, à partir de 00:37:48 :

L’objectif de ce projet scientifique, porté par l’UMR Marbec, est d’estimer la contribution de la conchyliculture à la pollution microplastiques de la lagune de Thau et de produire des recommandations pour assurer une durabilité de cette pratique et diminuer son impact.

Pendant 1 an, l’association effectuera un suivi mensuel des microplastiques présents dans la colonne d’eau, les sédiments et les bivalves. Des échantillons prélevés en 2011 permettront de comparer l’état de la pollution en 2021.

Une étude physico-chimique sera ensuite réalisée afin d’évaluer la contamination en microplastiques liée au vieillissement du matériel utilisé dans la conchyliculture. Une enquête auprès des professionnels sur leurs pratiques permettra d’identifier les matériels à tester, de comprendre leur utilisation et leur vitesse de vieillissement. Un guide des bonnes pratiques sera ensuite produit à partir des résultats de cette étude pour accompagner les conchyliculteurs vers la mise en œuvre de pratique plus durables.

Enfin, une large campagne de communication autour du projet sera menée. Des films en stop motion seront réalisés et diffusés.

Ce projet est lauréat de l'appel à micro-initiatives de BeMed dont la Fondation pour les Générations Futures est partenaire, grâce au Fonds Aether pour les Générations Futures.

La nature : outil thérapeutique à considérer avec intérêt par les futurs médecins généralistes

En Belgique, il n’existe aucun instrument officiel pour inciter les médecins généralistes à prescrire la fréquentation passive de la nature à leurs patients afin d’améliorer leur état psychophysiologique. Or le stress entraîne une consommation importante de benzodiazépines pesant lourd sur les budgets individuels et collectifs. Pour combler cette lacune, Fanny Brunin a diffusé un questionnaire en ligne auprès de 527 assistants en médecine de l’ULB et de l’ULiège. L’analyse de ses données révèle qu’une majorité de futur·e·s médecins considère la nature comme un outil thérapeutique efficace de réduction du stress, qu’ils et elles l’utilisent déjà dans leur vie privée (davantage que le yoga, l’art-thérapie et la zoothérapie) et qu’ils et elles sont prêt·e·s à la recommander dans leur pratique future. L’auteure suggère enfin quelques pistes pour favoriser le recours à la nature en tant qu’intervention médicale « self help » (patient·e·s expert·e·s de leur santé) telle que recommandée par le KCE (centre fédéral d’expertise des soins de santé).

A télécharger : Mémoire Fanny Brunin (PDF)