Architecture, Building & Spatial Pl.

Les conditions du projet populaire. Paradoxes socio-spatiaux et jeu de tensions en Hainaut franco-belge

Urbaniste praticienne et coordinatrice du projet européen Réseau Hainaut Solidaire (RHS), Larissa Romariz Peixoto s’est immergée dans six quartiers populaires du Hainaut franco-belge en développant des méthodes systémiques pour appréhender la complexité de la parole habitante. En plaçant les récits des habitant·es au cœur des analyses mais aussi des solutions, elle bouscule les politiques classiques d’inclusion sociale et de rénovation urbaine. Elle démontre, notamment, que les projets urbains, trop souvent thématiques, exacerbent les violences sociales et spatiales préexistantes et que les concertations citoyennes, si valorisées soient-elles, disqualifient la parole des habitant·es des quartiers populaires. Partant de ces constats, elle propose un processus de projet populaire, à savoir un projet partagé de transformation territoriale dont elle détaille les conditions d’émergence. Parmi celles-ci, la valorisation des ressources humaines locales et, chez les « acteur·rices » traditionnel·les de la ville, l’adhésion à un nouveau paradigme : la ville à réparer.

A télécharger : Thèse Larissa Romariz Peixoto

EASO est composé d’une équipe de trois étudiants de l’UCLouvain passionnés par l’entrepreneuriat et déterminés à rendre le secteur de l’habitat plus durable en réduisant sa consommation énergétique. Clémence Desmarez (ingénieure de gestion), Cyril Fraselle (droit) et Edouard Misonne (ingénieur civil, construction) forment une équipe pluridisciplinaire motivée. Le projet EASO est né d’un double constat : l’augmentation des coûts de l’énergie et de l’empreinte carbone importante du secteur du bâtiment.

EASO propose d’isoler les logements par l’extérieur avec des modules préfabriqués. Les caissons sont rapidement conçus sur mesure, en atelier, avec des matériaux durables et une gestion optimisée des déchets. Ils sont constitués d’une ossature en bois, entre et autour de laquelle vient se loger un isolant d’une épaisseur d’environ 20 cm, adaptable au cas par cas pour répondre aux critères des maisons passives. Ils sont ensuite recouverts du parement adéquat, et placés en quelques jours sur l’habitation, avec peu de nuisances. EASO a pour ambition d’avoir un impact sur la transition écologique en apportant une solution innovante et durable pour isoler des logements par l’extérieur.

EASO est incubé à l’Yncubator et coaché par Hugues Dethienne.

« L’idée naît lors d’un cours en entrepreneuriat durant lequel nous nous retrouvons autour de l’envie d’avoir un impact sur la transition énergétique, et notre intérêt commun pour la construction et l’immobilier. Nous réalisons qu’il existe le besoin d’une isolation durable et avec un processus globalement moins contraignant. Nous décidons alors de lancer EASO. Mener ce projet entrepreneurial à trois et en parallèle de nos études est un projet profondément enrichissant, tant d’un point de vue humain que professionnel.

La bourse octroyée par la Fondation pour les Générations Futures nous permettra dans un premier temps de valider nos plans de conception des modules, grâce à un prototype grandeur nature. Après validation de ces aspects techniques et de leur efficacité́ en conditions réelles, nous pourrons penser à leur commercialisation ! »

EASO remporte une bourse de prototypage de 5000€.

Arthur Clarenne, Alexandre Donnay, Arthur Geerts, Lucas Hubert et Marvin Minsier sont cinq étudiants en dernière année d’ingénieur industriel en agronomie et en environnement à la Haute Ecole Charlemagne de Huy. A l’issue de leur cours de gestion entrepreneuriale, l’équipe Colz’iso a pu remporter le concours YEP Challenge 2022 et participer au JA Europe. Aujourd’hui, leur projet est  incubé au VentureLab, ils peuvent avancer sur leur projet avec l’aide de leur coach Frédéric Luizi.

Colz’iso a pour objectif la fabrication d’isolant biosourcé en valorisant un déchet agricole : la paille de colza. Cette matière première provient directement des champs des agriculteurs wallons. Le produit est un bloc permettant de réaliser des cloisons et des parois isolantes pour l’intérieur des bâtiments. En plus d’une isolation thermique, cet isolant est caractérisé par une bonne isolation acoustique. Cet isolant biosourcé peut être utilisé pour les rénovations et les nouvelles constructions.

Colz’iso a la volonté de contribuer à la transition énergétique en proposant un isolant innovant, écologique et durable.

« Notre projet a d’abord pris forme lors d’un cours de gestion entrepreneuriale. Notre groupe étant constitué de deux fils d’agriculteur, l’idée de récupérer un déchet agricole pour le valoriser a vite pris du sens. Nous avions également la volonté de créer un produit durable et écologique. C’est là que Colz’iso est né ! Depuis lors, nous avons vécu énormément d’expériences inoubliables comme les différents concours, l’incubation au VentureLab, etc. Tout ceci nous a permis d’apprendre beaucoup sur le monde de l’entreprenariat. Cependant, pour qu’un nouveau produit entre sur le marché, beaucoup de tests et de prototypes doivent être créés. C’est pour cette étape que la bourse de la Fondation pour les Générations Futures va nous être très utile, en nous finançant le matériel nécessaire au prototypage mais également la construction d’une première paroi qui permettra à différents corps de métier de tester notre produit. »

Colz’iso remporte une bourse de prototypage de 5000€.

Tirer son plan pour sortir les deux pieds du béton. Analyse critique et casuistique de la pertinence du plan de secteur dans le cadre de la lutte contre l’artificialisation des sols en Wallonie

Baptiste François a cherché à savoir si – et dans quelle mesure – l’outil planologique majeur de la Wallonie (le plan de secteur) pouvait mener à l’objectif politique de 0 % de nouvelle artificialisation nette (ZAN) à l’horizon 2050. Après en avoir identifié certaines limites (excès d’octrois de dérogations, d’indemnisations pour moins-values et de compensations dites « induites »), il a suggéré diverses pistes d’amélioration inspirées par l’analyse des outils réglementaires flamands et suisses, considérés comme plus avancés en matière de lutte contre l’imperméabilisation des sols et de protection de la biodiversité. Parmi les hypothèses d’alternatives analysées : l’abrogation pure et simple des plans de secteurs et leur remplacement par d’autres outils. La dynamique dite de « dézonage » a fait l’objet d’une attention particulière. Toutes les pistes évoquées ont été passées sous le prisme de leur constitutionnalité.

A télécharger : Mémoire Baptiste François (PDF)
Intervention de Baptiste lors du webinaire, à partir de 00:19:40

Le développement des coopératives d’habitants pourrait-il devenir une stratégie pour l’avenir du logement urbain face aux enjeux actuels ? La Suisse comme modèle de l’habitat coopératif

Romain Defrang a consacré son travail à l’habitat alternatif et, tout particulièrement, aux coopératives d’habitant·e·s (CH), des groupes qui imaginent un projet d’habitat basé sur le principe d’autogestion. Cette nouvelle forme d’habitat, où chaque coopérateur·rice est propriétaire d’un espace privatif tout en bénéficiant d’espaces collectifs gérés par la coopérative, est très répandue en Suisse grâce au soutien des pouvoirs publics et à l’engouement des citoyen·ne·s, mais reste encore peu développée et peu encadrée en Belgique. Le travail se base notamment sur deux études de cas : la coopérative Soubeyran à Genève et la coopérative Kalkbreite à Zurich. Il met en avant les nombreux avantages du développement des CH : lutte contre la spéculation immobilière, mixité sociale et générationnelle, démarche durable et écologique, mutualisation, flexibilité, etc. Il explore également le rôle novateur de l’architecte au sein d’une telle formule d’habitat.

A télécharger : Mémoire Romain Defrang (PDF)
Intervention de Romain lors du webinaire, à partir de 00:06:20

La Fresque de la Terre crue : un outil de sensibilisation pour déconstruire les préjugés et obstacles à l’utilisation de ce matériau en Belgique

Anissa Lkhamrichi a mis au point un outil de sensibilisation à l’utilisation de la terre crue – matériau géo-sourcé et bas carbone – dans la construction, en s’inspirant de la Fresque du Climat élaborée il y a quelques années en France. Pour ce faire, elle a d’abord cherché à comprendre la perception du matériau par le grand public et les professionnels belges de la construction (essentiellement en Wallonie), en organisant 18 entrevues semi-dirigées, en participant à un atelier démonstratif de construction et à des ateliers utilisant des fresques. Ces démarches lui ont permis d’identifier divers préjugés, obstacles et limites à l’utilisation de la terre crue, parmi lesquels l’absence de filière structurée, des lacunes dans la réglementation et la formation professionnelle, l’existence de dérives économiques potentielles, etc. Sur cette base, elle a mis au point un jeu de cartes ludiques de type « serious game », dont elle a testé l’efficacité auprès de cinq professionnels et dont une version prototype est aujourd’hui disponible.

A télécharger : Mémoire Anissa Lkhamrichi (PDF)
Intervention d'Anissa lors du webinaire, à partir de 01:00:27