Finance

L'impact investing en Belgique: les conditions pour un vrai décollage.

En plein essor, l’impact investing est une forme d’investissement social associant la rentabilité financière et la performance sociale grâce à une démarche entrepreneuriale. Distincte de l’investissement socialement responsable, elle repose sur les notions de proactivité et de mesure de l’impact social. Bien étudiée dans les pays anglo-saxons, elle souffre encore, en Belgique, d’une identité floue et en tout cas d’un manque d’analyses académiques. Le travail de Maureen Lewis comble cette lacune. Elle a dressé l’état des lieux de l’impact investing dans notre pays à partir d’une revue de la littérature. Parmi les points analysés, les modalités d’engagement des investisseurs particuliers et institutionnels, la liquidité des produits, la mesure de l’impact, les freins réglementaires, etc. Grâce à ses rencontres avec une série d’intervenants actifs dans ce secteur, elle a mis
en évidence une série d’obstacles spécifiques au contexte belge qui, s’ils étaientlevés (notamment par l’attitude des pouvoirs publics dans le domaine fiscal) permettraient de favoriser sa progression.

L'inclusion financière permet aux particuliers, au Nord comme au Sud, d'avoir accès à des comptes ou à des services bancaires comme l'épargne, le crédit, l'assurance, etc.  Sur la base de données issues de la Banque mondiale, Laure Radermecker a construit, à l'échelle de la planète, un modèle mesurant l'impact de cette inclusion sur la croissance économique. Si certaines relations (inclusion/PIB) mises en évidence n'ont pas étonné, d'autres se sont révélées plus surprenantes. Ainsi, des pays réputés riches ou en fort développement n'en révèlent pas moins un taux d'inclusion financière peu élevé, et inversement. Des explications à cette dichotomie ont été apportées. L'étudiante a dessiné une carte mondiale affichant les pays financièrement "exclus" et "inclus". Son travail démontre que l'amélioration de l'inclusion financière d'un pays entraîne de nombreux avantages: hausse du revenu des travailleurs, meilleur développement des zones rurales, autonomie croissante des femmes, multiplication du nombre de PME, etc.

Dans le domaine de la finance responsable, les "Social Impact Bonds" (SIB) occupent une place particulière. Il s'agit d'instruments financiers destinés à générer un rendement tout en contribuant à la résolution d'une problématique sociale ou environnementale précise. Le premier SIB belge, réservé aux investisseurs sociaux professionnels, a été lancé en février 2014 par Actiris, le service public chargé de l'emploi en Région Bruxelles-Capitale, et Duo for a Job, une ASBL d'insertion socio-professionnelle. Virginie Smans a étudié la méthode d'évaluation de ses impacts sociaux. Après avoir longuement interviewé ses diverses parties prenantes, elle est arrivée à la conclusion que le système de mesure utilisé pour cette évaluation était à la fois efficace, économe et efficient. Elle n'en suggère pas moins une série d'améliorations, notamment sur le timing de nomination du vérificateur méthodologique et sur les coûts de fonctionnement générés par le SIB. Autant de pistes susceptibles d'inspirer les futurs lancements de SIB sur le marché.