Financiën

L'avis du jury du HERA Award Sustainable & Responsible Finance 2024

Le jury félicite Lisa-Marie Heck pour l’approche intellectuelle brillante qu’elle démontre dans son travail en identifiant et analysant les différents éléments de la réglementation SFDR qui favorisent ou non l’intégration de pratiques durables dans le secteur financier. Le jury salue l’audace et la posture autocritique de Lisa-Marie qui montre, en outre, une grande maîtrise et une bonne mobilisation des concepts théoriques avec une excellente mise en problématique. Il a notamment apprécié l’usage du concept d’« encastrement », qu’il ne connaissait pas et qui contribue au développement de la littérature sur la finance durable. Les huit pistes qu’elle recommande d’explorer à la suite de son mémoire fournissent également une belle base pour de futures recherches. Le jury regrette cependant l’homogénéité du panel d’acteurs interrogés, composé uniquement d’employé·e·s d’Ernst & Young : ces personnes ne sont pas vraiment représentatives de la diversité des FMPs (Fixed Maturity Plans) ni des rôles dans l’entreprise qui implémentent la réglementation SFDR. Pour le jury, la conclusion de ce travail ouvre plusieurs questionnements intéressants sur les limites de la SFDR : finalement, dans quelle mesure et jusqu’à quel point la SFDR « encastre » la finance? Comment savoir si les praticien·ne·s ne s’en tiennent pas qu’à un exercice de « compliance » ? Encastrement ou pas, suffit-il que les FMPs divulguent leur démarche pour que la durabilité de l’économie réelle soit impactée ?

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable & Responsible Finance 2024

Le jury a été impressionné par le travail ambitieux de Juliette Baps, qui se démarque par l’originalité de sa démarche. Celle-ci consiste en l’analyse de l’application simultanée de deux règlementations européennes vouées à contraindre les entreprises à être plus transparentes sur leurs impacts environnementaux et sociaux afin d’éviter le greenwashing : d’un côté, la CSRD exige un reporting durable plus complet ; d’un autre côté, la CS3D impose un devoir de vigilance par rapport aux externalités négatives desactivités des entreprises. Ce faisant, Juliette a montré comment une approche combinant économie et droit offre non seulement un regard réellement transversal sur cet enjeu de société majeur mais montre également la puissance de ce dispositif européen en faveur d’une finance durable. Le jury a par ailleurs particulièrement apprécié le choix du secteur de l’industrie alimentaire comme cas d’étude : plus grand secteur industriel à l’échelle belge, il est aussi responsable de nombreux problèmes globaux (mauvaises conditions de travail, exposition aux pesticides, émissions de GES, perte de biodiversité, utilisation excessive de l’eau) et son évolution est capitale dans la transition de notre société. Juliette a mené une recherche appliquée intelligente, pédagogue, qui démontre une grande capacité de compréhension des directives et des enjeux associés, et qui s’appuie sur des entretiens brillants avec les bons interlocuteurs (Fevia, UWE, entreprises), même s’ils auraient pu être approfondis du côté des PME. Le jury tient à souligner le caractère anticipateur du travail, qui étudie une directive européenne (la CS3D) autour de laquelle un accord vient tout juste d’être conclu, au mois de décembre 2023. Il espère que les conclusions de ce travail pourront contribuer au développement durable du secteur.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable & Responsible Finance 2023

Le jury salue le mémoire réalisé par Lorren Mernier, qui outre une très bonne revue de la littérature et un remarquable travail intellectuel, montre une grande audace sur un sujet complexe, dans un contexte de réglementations européennes en perpétuel mouvement. Le point fort du mémoire réside dans la méthodologie inductive employée, basée sur un guide d’interview osé : Lorren a eu le courage de questionner le point de vue de divers acteurs et diverses actrices du secteur financier (banques, institutions de régulation et cabinets de conseil) sur trois nouvelles lois européennes (SFDR, Taxonomie européenne et MiFID II ESG). Les résultats de ces entretiens pourraient cependant être plus représentatifs et montrer plus de diversité dans les perspectives : le jury conseille d’étendre le spectre des personnes interviewées, par exemple au secteur public ou aux ONG. Si le travail ne donne pas vraiment de clés concrètes aux acteurs de la finance, il contribue à une meilleure compréhension des lacunes mais aussi du potentiel des réglementations européennes.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable & Responsible Finance 2023

Le jury félicite Cécilia Labiouse pour la question originale qu’elle pose dans son mémoire : nombreuses sont les recherches menées sur les critères ESG, plus rares sont les travaux qui interrogent les facteurs internes influençant la stratégie ESG des entreprises, tels que l’actionnariat. Ce travail à l’approche surprenante pour une étudiante en sciences de gestion, donne des clés de compréhension très utiles et novatrices sur les raisons pour lesquelles les entreprises n’appliquent pas (correctement) les critères ESG à leurs décisions et à leurs activités. De plus, il offre une lecture innovante de ces mécanismes d’influence et ouvre des perspectives de réflexion sur les enjeux de gouvernance. Le modèle proposé par Cécilia aurait certes pu définir l’actionnariat en pourcentage de pouvoir, en plus de considérer le pourcentage de parts, mais le jury conçoit la difficulté à quantifier et, surtout, proportionnaliser ce pouvoir. Les conclusions du mémoire sont innovantes et concernent plusieurs éléments : la corrélation entre le type d’actionnaire et l’impact sur les scores ESG, la distinction entre l’impact des investisseurs privés et publics, ainsi que les contrastes entre les actionnaires des différents pays où est implantée l’entreprise.

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L'avis du jury du HERA Award Sustainable & Reponsible Finance 2023

Le jury a été particulièrement impressionné par le mémoire de Marie Collard, qui propose une application concrète de la comptabilité CARE et permet ainsi de mieux cerner les forces et les faiblesses de ce nouveau modèle, encore assez peu connu. La littérature sur laquelle elle se base est excellente mais aurait pu être actualisée pour s’adapter à la mise à jour du modèle CARE tel qu’utilisé dans l’étape d’expérimentation du travail. Le jury souligne l’intérêt d’avoir choisi une petite exploitation agricole comme étude de cas et félicite Marie pour le travail agronomique spectaculaire qu’elle a fourni pour définir et évaluer les différents capitaux. Il estime cependant que la conversion en valeurs financières mérite d’être davantage approfondie et explicitée. Il manque également une prise de hauteur sur les risques et limites de mettre un prix sur la nature. Le jury est curieux de voir cette méthode de calcul – assez complexe, au vu du nombre d’indicateurs – implémentée dans la comptabilité de plus grandes entreprises.

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