Architecture, Building & Spatial Pl.

Frappée par la récession, la région de la ruhr (allemagne) s’est lancée au cours des années ’90 dans une vaste entreprise de reconversion à la fois industrielle, environnementale et sociale.

Emilie Gentges s’est penchée sur le succès de cette initiative d’iBa emscher Park à la lueur des principes du développement durable, tentant de voir si ce modèle pourrait inspirer la reconversion de la région de Seraing. Ainsi, au lieu d’être rasés, les hauts fourneaux ont été transformés en musées et infrastructures sportives. La mobilité douce et l’accueil de la biodiversité ont été recherchés. L’aménagement de cet énorme territoire (5 millions d’habitants !) a été axé sur le logement mixte. Pour la dépollution des sols, les solutions «  naturelles ont été privilégiées. Le dialogue entre les différents acteurs a été favorisé. Au final, «  la Ruhr a retrouvé une image forte et une véritable identité culturelle, jugée attractive pour les investisseurs.

L’architecture durable se réduit trop souvent à des alternatives d’isolation, de ventilation, etc. Elle doit s’enrichir, notamment, de nouvelles façons de vivre les relations sociales et de consommer.

Pauline Feron a analysé une dizaine d’habitats groupés wallons et bruxellois Parmi les motivations des habitants, la dimension économique (au sens large) est importante car la mutualisation des caves, garages, buanderies… permet une économie d’espace et d’énergie dans certaines formules, les familles précaires en bénéficient tout particulièrement. L’entraide et le partage sont aussi des valeurs fondamentales chacun est incité à la contribution (en informations, réflexions, expériences, avis), par ex. sur le recours à des matériaux écologiques ou l’organisation des transports, et à une mise en commun, gage d’une démocratie participative.

Rivières et jardins d'orage : les coeurs urbains de demain
Dans des villes comme Bruxelles, les inondations promettent d’être de plus en plus ravageuses à la suite du dérèglement climatique. En construisant des bassins d’orage, les autorités font ce qu’elles peuvent et pansent les plaies dans l’urgence. Loin de cette technicité lourde et onéreuse, les villes de demain, plus soucieuses de convivialité et de liens sociaux, pourraient opter pour un réseau de « jardins d’orage et de « nouvelles rivières . Nulle vision naïve ou bucolique dans ces concepts. Juste le pari de réconcilier à long terme le citadin avec la nature, y compris ses caprices et ses excès. Et, peut-être, avec lui-même…

S’unir pour habiter Bruxelles d’une manière qui soit à la fois durable, collective, responsable, écologique et surtout financièrement accessible, c’était en 2008 le rêve d’une quinzaine de personnes qui se sont regroupées en asbl pour trouver le lieu, entreprendre les démarches nécessaires et faire appel à une association momentanée de deux bureaux d’architecture : Stekke + Fraas Architectes et AAAArchitectures sprl.

Ce sont finalement 80 personnes qui ont participé à ce projet concrétisé en 2013 dans les 2 immeubles de Brutopia qui regroupent autour d’un jardin commun 27 appartements passifs et 2 appartements basse énergie. L’achat groupé du terrain et la construction collective sans promoteur externe a permis de réduire les coûts de 20 à 30 %. Ecologie, solidarité, multifonctionnalité et mixité sociale ont guidé Brutopia dès le départ et ont permis la réalisation de ce projet de "cohousing"  hors du commun.

Brutopia est né du désir commun d'une quinzaine d’hommes et de femmes d’habiter Bruxelles d’une manière qui soit à la fois durable, collective, responsable et écologique et surtout financièrement accessible à chacun d'entre eux. Pour cela, ils ont constitué une asbl en 2008 et fait appel au bureau d'architecture Stekke & Fraas Architectes. Ce rêve s'est concrétisé pour 80 personnes en 2013 avec la réception de Brutopia.

Brutopia est un habitat participatif composé de 2 nouveaux volumes reliés par un grand jardin commun de 757m². Il héberge 29 appartements (27 habitations passives et 2 logements basse énergie), quelques locaux professionnels (entre autres le bureau d'architecture de Stekke & Faas, un guichet énergie) et un centre de jour pour les personnes âgées du quartier. En plus du jardin, un potager, une buanderie, deux voitures et une salle polyvalente sont partagés par les habitants. Tout cela se situe au cœur d'un quartier populaire de Bruxelles, à proximité des écoles, commerces et transports publics.

Acheter et construire ou rénover ensemble pour payer moins : telle est l’une des idées à l’origine de cette réalisation. L’acquisition d’un terrain, la construction en commun sans promoteur, l’achat groupé de matériaux de finition personnels (cuisine, baignoire,...) ainsi que tout ce qu’il est possible de faire soi-même, permettent de réduire considérablement les prix, jusqu'à 20 voire 30%. Sans cette approche collective, les habitants de Brutopia n'auraient jamais pu s'acheter un appartement comparable à Bruxelles et certainement pas un logement durable comme celui de Brutopia.

Durabilité, écologie, solidarité et mix social primaient dès le départ et ont permis de mener à bien la réalisation de cet habitat collectif unique.  Dès le départ, différents types d'appartements ont été créés, les prix variant en fonction des surfaces, de la situation, de la finition et de l'implication dans le projet du propriétaire (certains ont effectué eux-même les travaux de finition) afin de s'adapter à toutes les bourses.

L’ensemble des solutions retenues en cours de construction ont permis de réduire la consommation de chauffage à 28 kWh/m2/an. La gestion de l’eau est rationalisée et un système de récupération d’eau de pluie des toitures a été installé ainsi que des panneaux photovoltaïques. Pour ces mesures écologiques, le projet a déjà remporté en 2009 le prix de l'immeuble exemplaire décerné par la Région de Bruxelles-Capitale.

Il ne s'agit pas simplement de construire de manière écologique et économique en ville mais d'un réel choix de projet de vie et de valeurs, partagés par l'ensemble des habitants de Brutopia.

Le propriétaire a été profondément marqué par l’incendie de la maison basse énergie qu’il venait de construire. Devait-il la reconstruire telle quelle ou irait-il vers une maison passive complètement neuve ?
Lorsque s’est présentée la possibilité d’acheter une parcelle du terrain appartenant à sa mère, le choix a été vite fait. Il opte pour l’utilisation de matériaux locaux tels que du bois et un revêtement de tuiles en céramique, et met autant que possible la main à la pâte. Il a fait appel à Rien Rossey, un jeune architecte prêt à concrétiser sa vision d’une maison durable. Résultat: une jolie petite maison passive pour un budget raisonnable.

Les architectes Verdickt et Verdickt ont réhabilité un bâtiment industriel situé dans un quartier défavorisé du centre-ville. Ils en ont fait un petit village pour un public mélangé.

Lorsqu’en 2000, le bureau d’architecture Carl et Nico Verdickt s’est installé dans un ancien entrepôt à grains, les deux frères avaient déjà une vision à long terme d’un projet en plusieurs étapes. C’est ainsi qu’ils ont racheté la sucrerie adjacente pour créer peu à peu un petit village dans la ville, composé aujourd’hui de 13 entités dont des bureaux, lofts de luxe, appartements familiaux à prix modérés et kots d’étudiants.
Les espaces industriels intérieurs ont fait place à des espaces verts communs. Le projet est durable du fait de la transformation en logement d’un bâtiment industriel situé en plein centre-ville. Il est exemplaire aussi par la rigueur et le soin apportés, l’économie des moyens utilisés, le recyclage des matériaux laissés à l’état brut et le respect du patrimoine. Vient ensuite l’attention portée à l’utilisation de techniques écologiques telles que les systèmes d’isolation et de chauffage.