Depuis sa création en 2000 par quelques étudiants gantois, l’asbl EVA n’a cessé de croître pour représenter aujourd’hui l’une des organisations végétariennes les plus grandes et les plus actives au monde. EVA travaille sur le thème de la diminution de la consommation de viande, et se focalise principalement sur un message positif à transmettre à divers groupes-cibles.
Trop de viande…
De plus en plus de gens à travers le monde réclament régulièrement de la viande sur leur assiette. Mais cette évolution est loin d’être innocente, car la réalité lance d’autres signaux… La viande que nous consommons ne tombe pas du ciel : elle est le résultat de l’élevage. Et un élevage très développé implique des conséquences négatives. Ainsi, l’Organisation mondiale de la Santé classe l’élevage parmi le top trois des causes de tous les problèmes environnementaux importants : changements climatiques, pollution aérienne, dégradation des campagnes, perte de biodiversité et pénurie d’eau.
L’élevage en constante augmentation fait aussi monter le prix des céréales, ce qui pose particulièrement problème aux populations pauvres du Sud, la nourriture devenant de plus en plus chère. Par ailleurs, une consommation trop élevée de viande entraîne plus de risques de maladies cardiovasculaires, de surpoids et de diabète. D’où un coût élevé pour la santé publique… Sans parler du bien-être animal.
Sans montrer du doigt
Sachant cela, diminuer notre consommation de viande devrait devenir une évidence et une priorité. Mais la nourriture que nous choisissons de manger relève traditionnellement de la sphère privée, au sein de laquelle aucune régulation externe ne peut s’immiscer. Et les végétariens, ne sontils pas des sortes de soixante-huitards fanatiques ? Une chose est sûre : EVA navigue dans un contexte où les pour et les contre s’expriment les uns et les autres avec vigueur.
La particularité d’EVA est son approche caractérisée par un message positif et accessible. L’association communique de manière claire vers un public très varié, en mettant l’accent sur les avantages des alternatives à la viande. Tout le monde aime bien manger, et dans une atmosphère conviviale : EVA montre comment c’est possible sans trop de viande. Ne pas faire la morale, mais motiver, donc. Par exemple avec des publications attrayantes, des plans de ville colorés avec les meilleures adresses de restaurants végétariens ou pauvres en viande, ou encore des cours de cuisine dynamiques (aussi en ligne !)
L’association ne perd pas de vue la dimension sociale de son action, et est active dans le secteur Nord/Sud autour du problème de l’augmentation du prix des céréales. EVA collabore aussi étroitement avec plusieurs CPAS pour montrer comment une alimentation saine, pauvre en viande et bon marché est possible. EVA a conscience du fait que son impact ne dépend pas que de la manière de communiquer, mais aussi de la qualité du contenu. C’est pourquoi elle vérifie à deux fois les informations objectives et scientifiques qu’elle publie.
Cette combinaison style/contenu a permis à EVA de se développer pour employer 4,5 équivalents temps plein en 2009. Le nombre de donateurs ne cesse d’augmenter (jusqu’à 3000), des bénévoles mettent sur pied des antennes dans d’autres villes, et l’asbl bénéficie également de subsides en tant qu’unique organisation végétarienne.
« Veggie day »
L’un des fers de lance d’EVA est la campagne des jeudis sans viande « Donderdag Veggiedag ». Lancée à Gand, celle-ci suscite déjà un intérêt au niveau national et international. Le principe : un jour par semaine, se régaler de repas délicieux, mais sans viande ! Une idée simple mais qui pourrait, si le concept est reproduit, exercer une grande influence sur l’homme, l’environnement et la société.