La société limbourgeoise Melotte est la première au monde à fabriquer des produits dentaires (prothèses, couronnes,…) en utilisant un procédé entièrement numérique, de la conception en 3D à la finition (DDM - Direct Digital Manufacturing). La technologie de production numérique Melotte réduit considérablement les impacts néfastes pour l’environnement avec Facteur 8. En 2013, cette entreprise innovante employait 45 collaborateurs dans 9 centres de design locaux qui offrent leurs services à plus de 25.000 patients.
Cradle to cradle
En utilisant le moins possible de matières premières et en produisant le moins possible de déchets, Melotte applique le principe cradle to cradle et divise par 8 l’incidence de son processus de production sur l’environnement. Melotte n’utilise pas d’eau pendant la production des prothèses, tandis que la chaleur résiduelle chauffe les bureaux de l’entreprise. « Par opposition à des choix guidés uniquement par l’intérêt commercial, Melotte attire l’attention sur ses choix, opérés pour le bien-être d’une société durable où l’homme et l’environnement occupent une place centrale », indique sa porte-parole Hildi Willems.
Concepteurs numériques
La profession de mécanicien-dentiste pose des problèmes en Belgique. « Selon les statistiques, dans les 25 années à venir, un seul mécanicien-dentiste remplacera 8 collègues actifs qui travaillaient en 2011 et qui partent progressivement à la retraite », explique Hildi Willems. Si la profession n’est pas attrayante, c’est en partie parce que le processus de production traditionnel des prothèses est malsain. « Le moulage en cire et la reproduction disparaissent complètement chez DDM, ce qui nous permet de revaloriser la profession. C’est important si l’on veut conquérir les jeunes. Nous le faisons notamment en les formant comme concepteurs numériques », indique Hildi Willems.
Concurrence chinoise
Melotte ramène les délais de production et de livraison à trois jours ouvrables maximum. Grâce à sa position de force sur le marché, l’entreprise veut maintenir l’emploi dans le pays. La Chine est son grand concurrent. « Les coûts salariaux chinois augmenteront inévitablement », indique Hildi Willems. « En raison du vieillissement rapide de sa propre population et de l’augmentation du bien-être, la demande de prothèses dentaires en Chine même augmentera également. Il est donc grand temps, non seulement chez Melotte, mais aussi dans le monde entier, de changer notre fusil d’épaule si nous voulons empêcher qu’une simple prothèse dentaire devienne un jour un produit de luxe. »